Tasso Torquato (Le Tasse) – La Jérusalem délivrée (tome1)

Tasso Torquato (Le Tasse) - La Jérusalem délivrée 1 - Bibliothèque numérique romande - Maquette Laura Barr-Wells Illustration François Boucher Renaud et Armide (détail) Tasso Torquato (Le Tasse) – La Jérusalem délivrée (tome 1) (Suite ferraraise vol. 7) : Oublions que le Tasse a désavoué et renié sa Jerusalem délivrée, oublions le poète maudit, oublions l’Arioste, oublions la longue guerre du roman et de l’épopée, oublions Goethe et Byron, oublions Chateaubriand et les croisades…oublions tout et lisons la Jérusalem. À Ferrare, une génération après l’Arioste, deux après Boiardo, nous retrouvons l’univers merveilleux de la littérature chevaleresque qu’ils ont illustré : des guerriers enragés ; des combats aussi sanglants qu’héroïques ; des femmes d’épée (la pâle Gildippe et la flamboyante Clorinde) ; une enchanteuse ravissante (dans les deux sens du mot) ; des magiciens et des esprits malfaisants (Ismen, diables) ou bienfaisants (ermites, anges) ; des miracles infernaux et célestes à foison ; l’inévitable (faux) ancêtre de la maison d’Este (Renaud, à la fois Achille et Roger)…

Mais, ici, la composition est plus dramatique : d’une part, l’enchevêtrement des histoires se resserre autour d’une action principale, la prise de Jérusalem par Godefroi de Bouillon ; d’autre part, l’humour et l’ironie des Roland, leur joyeuseté, s’évanouissent. Au total, on trouvera la Jérusalem plus facile à lire mais peut-être moins plaisante : le roman, dans la Jérusalem, fait constamment tort à l’épopée, et l’épopée n’ajoute rien à l’intérêt du roman (Hauvette, 1921, Littérature italienne, p 291). Désavouant sa Jérusalem, le Tasse l’a refaite pour augmenter sa religosité et son « épicité » (1593 Jerusalem conquise). Mais c’est le roman qui a connu un succès séculaire ! La belle Armide, d’abord artificieuse, ensuite amoureuse, enfin désespérée, est un personnage prenant que le théâtre, l’opéra et la peinture ont justement célébré.

Le Tasse, Torquato Tasso, (1544-1595), né à Sorrente, connut, dans sa jeunesse les apparitions menaçantes des Turcs sur les côtes d’Italie, leur invasion sur les confins de la Hongrie, qui réveillèrent dans la chrétienté des velléités de guerre sainteC’est dans ce contexte, que s’impose à lui l’idée mystique et le projet littéraire de reprendre une épopée, celle d’une guerre sainte, que fut Jérusalem délivrée.. À 21 ans, il entre au service des ducs de Ferrare pour lesquels il écrit et fait jouer la charmante pastorale l’Aminte (1573) et compose la Jérusalem délivrée (1575), publiée à son insu (1581). À partir de 1577, en proie à la manie de la persécution, compliquée de scrupules religieux (Hauvette), il fuit Ferrare, revient (1578), repart, revient encore (1579), fait une crise de folie et est enfermé jusqu’en 1586. Ensuite, sa vie errante le conduit à Rome où il meurt.

Quoique lire la Jérusalem en français et en prose ne soit qu’une approximation, nous avons choisi la traduction de Philipon de la Madelaine (utilisée pour une édition grand public en 1841) qui restitue la grandiloquence du Tasse.

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